« J’ai des règles irrégulières », « mes règles durent plus d’une semaine », « je ne peux pas aller travailler le premier jour de mes règles tellement je souffre », « on m’a diagnostiqué des ovaires polykystiques, je dois prendre un traitement si je veux avoir un enfant », « je n’arrive pas à avoir d’enfant, pourtant je ne suis pas stérile », « ma libido a disparu »…
Je pourrais encore continuer cette liste sur trois pages. Ce n’est qu’une infime partie des problèmes auxquels sont confrontés de nombreuses femmes, souvent dans le silence, car dans une société où la performance est reine, mieux vaut ne pas trop en parler.
Et pour les femmes qui se risquent à en parler, les réponses sont souvent les mêmes : « vous êtes trop stressée », « il faut vivre avec, c’est comme ça », « je vous prescris un duphastomachinchose antispasmobidule ».
Allez les filles, on va essayer d’aborder les choses différemment : avec les plantes.
Ne vous inquiétez pas, on ne va pas sortir le chaudron et faire des incantations. La plupart du temps, il sera question de tisane ou de décoction.
Décoction, tisane, teinture mère : quelle formule choisir ?
- Tisane : infusion de la plante dans de l’eau bouillante pendant une dizaine de minutes.
- Décoction : le plus souvent pour les racines. Faire frémir pendant 10 minutes, éteignez le feu, couvrez, et laissez encore infuser pendant 15-20 minutes.
- Plus rarement, on utilisera une teinture mère : macération de la plante fraiche pendant 3 semaines, à l’abri de la lumière, dans de l’alcool de grains entre 60°C et 90°C. Après filtration, on peut utiliser cette solution en diluant quelques gouttes dans un verre d’eau.
Petits remèdes pour grands maux
Règles irrégulières
Il faut des plantes rééquilibrantes du système hormonal : tisane de feuilles de framboisier, teinture mère de baie de gattilier (agit sur l’hypophyse), tisane d’alchémille (aide le foie à mieux métaboliser les hormones).
Après l’arrêt de la pilule, pour retrouver ses cycles harmonieux, on pense à détoxifier son foie avec du chardon-marie, des décoctions de racines de pissenlit, ou du desmodium (celui-là je vous autorise à l’acheter tout prêt à boire, sinon vous pouvez aller le chercher en Afrique. J’ai essayé d’en faire pousser chez moi, mais les graines n’ont pas germé).
Règles trop abondantes
Tisane de feuilles de framboisier (démarrer une semaine avant les menstruations, et pendant), tisane d’alchémille (régulateur d’oestrogènes), tisane d’achillée millefeuille (détoxifie le foie des oestrogènes en excès).
Plantes pour stimuler la fertilité
Pensez avant toute chose à régulariser votre cycle avec les plantes ci-dessus (si vous avez des cycles très irréguliers), et surtout à aider votre foie. J’insiste particulièrement sur ce dernier point, car c’est le foie qui va métaboliser les hormones. De plus, en médecine chinoise, on considère que le sang doit circuler correctement dans le foie pour pouvoir tomber enceinte.
Pour le reste :
- shativari : augmente la glaire cervicale et réduit le risque de fausses couches.
- maca : favorise l’ovulation et la production de glaire cervicale
Malheureusement, il faut commander ces plantes sous forme de gélule, on ne les trouve pas sous ce climat.
Règles douloureuses
Pour trouver le bon traitement, il faut comprendre l’origine de ces douleurs :
- pour toutes, une compresse trempée dans une décoction de gingembre-camomille, sur le bas-ventre. On peut aussi rajouter une bouillotte.
- pour les crampes : valériane, feuilles de framboisier, agripaume.
- si constipation/maux de tête : décoction de racines de pissenlit.
Endométriose
Pensez à aider votre foie. Réguler l’excès d’oestrogène et l’hyperfolliculinie avec la teinture mère d’alchémille et de baies de gattillier.
Pour les douleurs, se référer ci-dessus.
Ceci est un échantillon des symptômes que l’on peut apaiser ou soigner avec les plantes.
Pour plus d’informations, je vous renvoie vers ce joli petit livre : Mamamélis, de Nina Rissim.
Ce livre propose la réappropriation des médecines douces par les femmes. Il est question de plantes, mais aussi d’oligo-éléments, et bien d’autres remèdes naturels.
Pour finir, je n’en ai pas parlé ici car ce n’était pas le sujet, mais ne soyons pas absolues : les plantes ne sont pas l’unique réponse, il existe d’autres « piliers » indispensable comme l’alimentation ou l’activité physique. C’est un « tout ». La kinésithérapie et l’ostéopathie peuvent être également d’un grand soutien. Dans tous les cas, ne laissez jamais personne vous laisser entendre que « c’est comme ça » ou qu’il faut « vivre avec ». Gardez toujours à l’esprit que vous êtes le seul maître de votre corps, et que pour tout problème il existe une solution quelque part.
Afin d’éviter tout malentendu, je précise aussi qu’il faut savoir rester humble et raisonnable. Devant la gravité d’un symptôme ou d’une maladie, consultez un médecin et soignez-vous au mieux (un traitement allopathique peut être nécessaire). N’oubliez pas non plus que « naturel » ne rime pas forcément avec « sans risques » : des interactions sont possibles avec certains médicaments, et certaines plantes sont fortement déconseillées selon les pathologies / antécédents.